« L'Évangile éternel : un évangile interdit en 1256 par la Papauté », Joachim de Flore
L'Évangile éternel, attribué à Joachim de Flore par ses disciples, a été condamné puis détruit en 1256 par la Papauté. On comprend pourquoi. Il annonçait, après le règne du Père, après celui du Fils, l'imminence du règne de l'Esprit.
« Alors l'Esprit Saint surgira, et clamera de sa grande voix : "Le Père et le Fils ont agi jusqu'à maintenant. Et maintenant, moi, j'agis". » Car l'Ancien Testament, dans le système de Joachim, appartenait au Père, le Nouveau Testament au Fils et « l'entendement spirituel de l'un et de l'autre » relevait du Saint-Esprit.
Bien que la plupart des décrits de Joachim de Flore furent détruits, trois tomes qui avaient déjà fait l'objet d'une publication échappèrent au bûcher : Le livre de la concordance entre les deux Testaments, L'explication de l'Apocalypse et Le Psaltérion décacorde. L'influence qu'ils exerceront dans les décennies suivantes sera immense et, principalement, tout au long du Moyen-Age. On la retrouvera chez Guillaume Postel, Campanella, Jacob Boehme, Paracelse, Swedenborg, Lessing, Hölderlin, Novalis, Schlegel, Fichte, Hegel et Schelling.
Avec des extraits des oeuvres sauvées et traduites pour la première fois en français, l'écrivain et historien Emmanuel Aegerter a réussi à reconstituer le titre original scandaleux : Evangelium aeternum. L'introduction et les notices de présentation sont des guides précieux pour qui veut comprendre ces révélations sur les temps futurs considérées à l'époque de leur écriture comme hérétiques. Cet ouvrage condamné par l'Église reste encore essentiel pour comprendre comment le levain du prophétisme fait lever la pâte de l'histoire.
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