Il n'en reste pas moins que Montségur est un lieu à visiter si l'on s'intéresse au
catharisme, même si l'imagination reste l'outil indispensable pour redonner une vie aux murs en ruine.
Placé comme une verrue sur son
pog, le château semble avoir été déposé par des mains de géant sur ce piton rocheux. Il est visible de loin, notamment lorsque l'on prend la vallée qui longe le Lasset, cours d'eau qui mène à
la fontaine intermittente de Fontestorbes, en prenant la direction de Bélesta. En venant de
Foix, le
pog est particulièrement impressionnant en hiver, alors qu'il apparait au milieu des paysages dépouillés de l'Ariège.
Après avoir dépassé une stèle (qui date de 1960) en commémoration du bûcher, le visiteur, transformé pour l'occasion en montagnard, emprunte un chemin difficile, sinueux, étroit, traversant des bois sombres pour accéder au château. Une plaque dédiée à Maurice MAGRE, écrivain et poète (fin XIXᵉ, début XXᵉ siècle) se trouve sur la gauche en montant le chemin d'accès. Difficiles à trouver, les oeuvre de Maurice Magre peuvent éclairer le chercheur passionné, en particulier avec
Le Sang de Toulouse (1931) et
Le Trésor des Albigeois (1938).
La cour intérieure témoigne encore de la rudesse du mode de vie dans cette citadelle. Imaginer près de 500 personnes entre ces murs dont l'espace était encore réduit par les structures défensives, écuries et maisons d'habitation, cela peut sembler difficile ... Heureusement, le culte cathare n'exigeait pas les murs d'une église.
Le donjon, présente encore sa citerne et sa salle basse, ainsi qu'une archère, dernier instrument de défense du donjon en cas de siège réussi du château. Aucune communication n'existe aujourd'hui entre la cours et le donjon. Il faut emprunter une ouverture dans le mur opposé à la cour.
Beaucoup d'encre a coulé pour tenter d'élucider les raisons de cette configuration : hasard ? Signature symbolique de l'architecte ? Preuve d'un culte solaire ?
L'été, un guide fait une visite du château, mettant en valeur les grands moments de l'épopée cathare et plus particulièrement ceux qui ont contribués à la grandeur et à la chute de Montségur.
Malgré la fermeture, il y a quelques années, de la librairie ésotérique, il est toujours possible de satisfaire sa curiosité ou son appétit littéraire parmi les commerces, restaurants et hôtels du village. Depuis les livres classiques dans toutes les librairies de la région, jusqu'aux ouvrages spécialement réservés aux passionnés, vous trouverez d'excellentes sources d'information pour éclairer le catharisme sous plusieurs angles, la diversité des points de vue étant probablement le seul moyen de garantir une vision « objective ».
A signaler aussi le musée archéologique passionnant, dont l'accès est gratuit pour ceux qui ont visité le château (et ont eu le courage de gravir le
pog ...)
Le Projet Grand Site Montségur changera certainement la tranquillité du lieu, mais il préfigure sans aucun doute un bel exemple de projet de territoire, incluant les dimensions telles que l'aspect socio-économique, le tourisme et le paysage. A suivre...