ombre écran courbe
Create awesome websites!

Mini-glossaire illustré
des machines et techniques de siège au Moyen-Âge

Les techniques de siège - en parallèle de celles de fortification - remontent à la plus haute antiquité.

Assiéger l'ennemi consistait principalement à le couper de ses principales sources d'approvisionnement. Outre la destruction systématique des champs environnant la place forte, les assiégeants bloquaient les issues des défenseurs afin de les contraindre à se rendre par la famine ou la maladie.

A vrai dire, bien peu de cités ou châteaux-forts ont résisté à cette technique. Celle-ci imposait cependant de disposer, pour les assaillants, d'un nombre suffisant de soldats et machines de guerre pour fermer réellement les possibilités d'approvisionnement ou de fuite.

« Encyclopédie médiévale », Viollet-Le-Duc


Cet ouvrage est une sélection des principaux passages du « Dictionnaire raisonné de l'Architecture » écartant ceux qui étaient trop techniques et les courtes rubriques ne comportant que du texte. « Avec ces deux volumes de l'Encyclopédie médiévale qui reprennent l'essentiel des deux Dictionnaires de Viollet-Le-Duc avec 1440 pages, nous avons publié plus de 3000 dessins ! » Extrait des avant-propos de Georges Bernage.
Deux tomes en un volume
Illustrations en noir et blanc

► Acheter le livre
Beffroi (dessin au trait : Philippe Contal)

Beffroi

Le beffroi est une véritable tour roulante d'une hauteur proche de celle des remparts. Elle peut servir de moyen pour pénétrer par le haut des remparts ou seulement de protection pour les tireurs des attaquants.

Toujours fabriquée en bois, celle-ci étaient le plus souvent aussi protégée par des peaux de bêtes humidifiées en quasi-permanence. Des archers et arbalétriers pouvaient ainsi se rapprocher efficacement des défenseurs.

Les étages inférieurs servaient de protection pour les sergents à pied, leur permettant ainsi de s'approcher en sécurité des murailles adverses.

Bélier (dessin au trait : Philippe Contal)

Bélier

Poutre en bois à tête renforcée, maniée par plusieurs hommes, poussée avec force et par à coups pour détruire les parties les plus fragiles des édifices. Il était souvent recouvert de peaux de bêtes fraîchement écorchées et soigneusement arrosées.

Le dessin ci-dessus montre volontairement un bélier démuni de la plupart des peaux de protection afin de comprendre la structure en bois qui servait de squelette à l'ensemble.

Char poussant les machines de guerre (dessin au trait : Philippe Contal)

Char poussant les machines de guerre

Les lourdes machines de guerre devaient généralement être montées sur le lieu du siège puis placées à une distance permettant de garantir une efficacité destructrice. Pour ce faire, les attaquants fabriquaient souvent des chars à chevaux ou boeufs protégés par des peau de bête humidifiées afin de pousser les engins de guerre.

On voit ici un ensemble de six chevaux poussant un arnachement protégé des flèches. Les peaux ont été volontairement limitées en nombre afin de mieux comprendre la structure du chariot, le plus souvent construit en bois.

Un tel équipage pouvait pousser une arme telle qu'une pierrière ou un bélier, en un endroit stratégique pour la bataille...

Douves (combler les... ; dessin au trait : Philippe Contal)

Douves (combler les...)

Les douves (fossé) protégeaient souvent les remparts des places fortes. Celles-ci pouvaient être seulement creusées (douves sèches) et remplies d'eau. Les assaillants, pour pouvoir détruire les remparts, devaient souvent remplir les douves afin d'accéder aux murs et les fragiliser.

L'exemple ci-dessus montre le cas de douves sèches, comblées par toute sorte de matériau - bois, pierres, ... - et permettant la mise en place d'un chemin d'accès temporaire, marqué par les planches. Il était ainsi plus facile d'atteindre les murs avec un bélier et de créer une brèche.

Échelle d'assaut (dessin au trait : Philippe Contal)

Échelle d'assaut

Il ne suffisait pas de s'approcher des murailles des défenseurs, il fallait surtout y pénétrer... Outre les tentatives d'entrer par les portes existentes (avec un bélier par exemple), et les techniques de sape, de nombreuses prises de place forte ont été réalisée tout simplement par l'assaut en règle des murailles. L'échelle restait alors un moyen - certes très pénalisant pour l'assaillant - de gravir les murs.

Malgré ce que nos écoles primaires ont laissé dans notre imaginaire, les défenseurs n'utilisaient jamais d'huile. Celle-ci était généralement utilisée à des fins plus culinaires ! En revanche, c'était généralement des détritus de toute sorte qui se voyaient projetés au loin ou au pied des murailles... Ceci nous ôte une partie de nos rêves sur les batailles médiévales, mais il faut resituer le contexte. Le plus souvent les champs de batailles devenaient très vite des gigantesques lie de massacre où il était difficile de déterminer qui aurait le dessus. Les moyens de communication - et parfois aussi les volontés de coordination - étaient très pénalisant, quelque soit le camps considéré.

Mais pour en revenir à l'échelle, celle-ci était au moins facilement transportable. Elle possèdait néanmoins le principal inconvénient de pouvoir se renverser rapidement, ce qui devenait le plus souvent l'objectif des défenseurs face à ce type d'attaque. Une dernière remarque : il faut imaginer les assauts sur plusieurs fronts de telle manière que les défenseurs étaient submergés par les points d'attaque. La deuxième technique de base des sièges, outre l'attente de la famine des assiégés, consistait à multiplier les besoins en défenseurs.

Hourds (dessin au trait : Philippe Contal)

Hourds

Au Moyen Âge, un hourd était un échafaudage robuste constitué de planches en encorbellement fixées au sommet d'une tour ou d'une muraille. Avant de devenir une maçonnerie grossière à partir du XVIᵉ siècle, connue sous le nom de « hourdage » et dont dérive le terme « hourdis », ce dispositif de défense active se distingue par une très faible ouverture horizontale et une assez faible saillie.

Dans l'architecture militaire du Moyen Âge, il s'agit d'un bâtiment en bois ou en pan de bois qui est dressé en encorbellement au sommet des courtines ou des tours. Il est conçu pour recevoir des défenseurs et surplombe le pied de la maçonnerie grâce à une avancée en plancher percé de trous. Cela lui donne un flanquement vertical plus étendu. Les défenseurs recouvraient les hourds de peaux de bêtes humides pour empêcher les flèches enflammées de les brûler. Cela garantissait une protection supplémentaire contre le feu.

Mangonneau (dessin au trait : Philippe Contal)

Mangonneau


Puissante machine de jet (XIIᵉ - XIVᵉ siècles) fonctionnant avec un contre-poids, pouvant projeter des boulets ou des blocs de pierre, jusqu'à 100 kg à une distance d'environ 150 mètres.

12 servants étaient nécessaires pour manipuler cet engin, pour une cadence de tir d'environ 1 à 2 coups à l'heure.

Le dessin ci-dessus montre le mangonneau en cours de montage.

Mantelet (bouclier pour archer ; dessin au trait : Philippe Contal)

Mantelet (bouclier pour archer)


Le mantelet est une planche de bois (le plus souvent assemblée) évidée comme une archère et rendue facilement mobile par deux roues.

Cet outil permettait aux archers de se rapprocher au maximum des fortifications protégées elles-mêmes par les tirs des archers défenseurs.

Il aurait été inventé à la fin du XVIᵉ siècle (1573) à Genève par un politicien du nom de Michel Roset. On en retrouve ainsi la trace, lors de la bataille de "L'Escalade", quand le duché de Savoie tenta (en vain) d'envahir la cité de Calvin le 12 décembre 1602. En effet, il existe une chanson en patois racontant cette fameuse nuit, le "Cé qu'è lainô", dont un couplet fait mention de l'usage d'un mantelet.

Pierrière (dessin au trait : Philippe Contal)

Pierrière

La pierrière était une machine de jet permettant d'envoyer principalement des boulets de pierre sur l'adversaire.

Celle qui est dessinée ci-dessus est une machine mobile, montée sur roues. Elle permettait ainsi de mieux être positionnée et d'être reculée en cas d'avarie.

La technique de jet reprend celle de l'arbalette, mais à grande échelle. Un arc monté sur la structure en bois donnait la puissance à un bras dont l'extrémité contenait le projectile.

Le bras était lâché brutalement grâce à son crochet de retenue qui était alors libéré. Cette machine de guerre est plus tardive du fait de la maîtrise que devaient avoir ses constructeurs, de la souplesse de l'arc.

Tonnelon (dessin au trait : Philippe Contal)

Tonnelon

Nacelle comparable à celle de l’E.D.F. aujourd’hui pour réparer les ligne en hauteur, le tonnelon comportait un bras qui s’élevait en hauteur. A l'extrémité de ce bras était installé une grosse plate-forme sur laquelle les archers se plaçaient pour pouvoir tirer au-dessus des remparts.

Tour de guet (dessin au trait : Philippe Contal)

Tour de guet

Plutôt réservée aux défenseurs, la tour de guet pouvait aussi être montée par les assiègeants afin de mieux contrôler les mouvements au sein du camp adverse.

Le matériau le plus souvent utilisé était bien entendu le bois, malgré son inflammabilité naturelle. Il fallait donc trouver un compromis entre la distance minimale pour observer et la portée des flèches et autres projectiles.

Trébuchet (dessin au trait : Philippe Contal)

Trébuchet

Engin d'attaque (XIIᵉ - XVIᵉ siècles), utilisé pour détruire les murailles et permettre l'assaut. Véritable arme de dissuasion, de nombreuses places fortes ont capitulé à sa simple vue.

Il fallait plus de cent hommes pour manipuler une telle machine de guerre ... pour seulement 1 à 2 coups à l'heure. Les boulets pouvaient aller jusqu'à 100 kg et être projetés à 200 mètres environ.

Les angles morts

Flanquement et angles morts (animation : Philippe Contal)

Flanquement et angles morts

La réduction des angles morts est un élément stratégique dans la construction d'une place fortifiée. Sur le plan horizontal, les angles morts sont retrouvent définis par les zones dans lesquelles les tirs ne peuvent être effectués.

Tour circulaire et angles morts (animation : Philippe Contal)

Tour circulaire, angles morts

Le rôle des défenseurs était alors de réduire au minimum ces zones permettant aux attaquants de placer des machines et des équipe de sape.

Angle mort vertical (animation : Philippe Contal)

Angle mort vertical

Sur le plan vertical, les flanquements permettaient de réduire considérablement le danger inhérant aux angles morts.

Flanquement vertical (animation : Philippe Contal)

Flanquement vertical

Ces constructions, le plus souvent temporaires, étaient réalisés en bois. Elles sont appelées aussi hourds.

#Terressens | Histoire & Patrimoine 2.0
Create awesome websites!
ombre écran courbe
Create awesome websites!